Des étudiants ingénieurs de l’ESTACA à Laval créer une tortue qui nettoie le plastique présent dans la mer.
La tortue de ces futurs ingénieurs est prévue pour en avaler le plus possible, mais elle ne craint rien. C’est un robot imaginé pour chercher les déchets plastiques, mais avec un corps de tortue.
La pollution marine constitue un problème sérieux, avec de véritables îles de détritus plastique qui se forment dans les océans. Un groupe d’étudiants de l’Estaca, l’École supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile, a décidé de s’y attaquer en créant un robot-tortue qui parcourt l’eau des ports et avale le plastique. Ils ont baptisé leur projet Green Turtle (la tortue verte). Un projet écologique et éco-responsable qui va dans le sens du zéro déchet.
Le concept du robot nettoyeur adapté à la mer
Le prototype Green Turtle, en résumé, est un robot conçu pour rechercher et absorber les déchets plastiques dans l’océan et surtout dans les ports, dans un premier temps.
»Ces infrastructures représentent un milieu plus facile d’accès et avec des bords assez linéaires et sont dépourvus de récifs. Les bateaux y circulent lentement, c’est un milieu presque fermé où se concentrent les déchets, explique Baptiste Jagoury, un de ses concepteurs, nous explique pourquoi les ports, ça fait beaucoup d’avantages et j’en ajouterai un : il n’y a pas de prédateur de tortues, donc pas de méprise possible ».
Le robot conçu et imaginé par le collectif d’étudiants serait capable de chercher, identifier, récolter les déchets plastiques et les restituer sur la cale ou dans un conteneur dédié. Il ferait environ 1 m de long et 2,5 m de large, nageoires déployées.
Le mode de déplacement de la tortue a largement inspiré les étudiants, en plus de son image d’animal pacifique à protéger • © ESTACA
Le vol de la tortue ou la nage de l’aigle
C’est le concept du winglet, ou en français, de l’ailerette. Les observateurs ont remarqué que l’aigle ou la tortue orientaient l’extrémité de leurs ailes ou leurs nageoires pour augmenter l’efficacité de leur vol ou de leur nage.
Si l’on poursuit l’observation comme ont pu le faire les étudiants du projet Green Turtle, il apparait que la tortue possède une partie souple, ses nageoires, et une partie rigide, sa carapace.
Le tout présente tous les avantages pour abriter un robot chercheur et »avaleur »de déchets plastiques. »Il nous a fallu optimiser le profilage de la coque et le mouvement des nageoires, mais globalement, la tortue était l’animal idéal qui nous montrait la voie ».
L’équipe de l’ESTACA en est bien consciente : la tortue bénéficie d’un capital sympathie international. Que ce soit pour les inventeurs du concept, leur école, les industriels qui fabriqueront la Green Turtle ou les ports qui l’utiliseront, la silhouette de ce robot dans l’eau ou sous l’eau aura une image on ne peut plus positive qui s’ajoutera à la fonction du robot : chercher, détecter les déchets plastiques, les stocker et les ramener.
»C’est incroyable à dire, mais la tortue, version Green Turtle, a le profil idéal pour jouer le rôle de »poubelle à nageoires », nous glisse Baptiste en souriant, ‘elle possède une cavité rigide et creuse, elle peut nager en stationnaire, elle a des extrémités souples et elle est très agile, sans parler de l’émotion qu’elle suscite…on n’aurait pas atteint ce niveau avec un requin ou un poulpe ! »
L’équipe de la Tortue Verte en plein concours
Ils sont dix dans ce groupe d’étudiants à l’ESTACA, école d’ingénieurs de St Quentin en Yvelines mais dont une antenne est installée à Laval. Sept garçons et trois filles, ce n’est pas l’équité homme-femme parfaite mais ce n’est pas si mal pour cette filière.
Ces futurs ingénieurs sont appelés à trouver et mener des projets de recherche et développement dans différents domaines comme l’automobile, l’aéronautique, les transports guidés ou le spatial.
Il a bien fallu qu’il y ait quelques origines bretonnes ou marseillaises dans ce groupe pour les rapprocher de la mer, mais c’est en partenariat avec l’association estudiantine Wave que l’idée est venue, notamment dans l’esprit de Baptiste Jagoury, étudiant en 4ème année. Et l’idée est devenue projet, nom de code : Green Turtle (la Tortue Verte)
L’équipe est actuellement en compétition internationale dans le cadre du Concours Dassault Systèmes. Ouvert à tous les étudiants du monde, il se dispute dans différentes catégories telles que celles choisies par l’équipe : conception, simulation, développement durable.
L’entreprise Dassault Systèmes met des logiciels à disposition des étudiants ainsi que des ingénieurs pour optimiser l’utilisation et l’application de ces logiciels dans la recherche du prototype. Une fois embauchés, les ex-étudiants devenus ingénieurs, formés sur ces logiciels, auront tout lieu d’y faire appel à nouveau et de les acheter.
Les résultats de ce concours devraient être connus d’ici la fin du mois de juin.
Découvrez le projet :